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Libération

L'été, le pôle Nord se met à nu

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publié le 25 octobre 2003 à 1h33

Vue de l'espace, l'Arctique estival est de moins en moins blanc, de plus en plus bleu. C'est ce qu'annonçait hier la Nasa, sur la foi d'études portant sur vingt-quatre années d'observations de la banquise par les satellites météo militaires américains. Un signe sans équivoque du changement climatique en cours. Et l'ébauche de la gigantesque transformation géographique que les hautes latitudes nord vont connaître dans les décennies à venir.

Sous-marins. Numérisées et visualisées en images de synthèse, les données des satellites sont spectaculaires. Entre 1979 et 2003, la banquise arctique d'été ­ le moment de son extension minimale, celle de sa glace permanente ­ a perdu près de 20 % de sa surface. La rétraction est surtout marquée au large de la Russie, dans les mers de Sibérie orientale et de Laptev. Ainsi que dans la mer de Beaufort, au large de l'Alaska. Le long de la côte nord-est du Groenland, et entre les îles au nord-est du Canada.

Cette diminution de l'extension de la banquise permanente est d'autant plus significative qu'elle s'ajoute au régime maigreur subit depuis quarante ans. D'après les observations des sous-marins militaires américains, l'épaisseur moyenne de la banquise a diminué d'environ 40 % depuis les années 1950. En outre, la durée de la période estivale où la banquise se réduit à sa composante permanente a augmenté de près d'un mois en vingt ans. Enfin, les températures moyennes de l'océan de surface et de la basse atmosphère arctiques enregistrée depuis