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Libération

Attention, bisons fragiles

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publié le 28 octobre 2003 à 1h34

Rosalie Little Thunder, amérindienne sioux Lakota, prie pour que l'hiver ne soit pas trop rigoureux dans le Wyoming. Depuis plusieurs années, la présidente de la Seventh Generation Fund, une association de défense des droits autochtones, se bat pour la sauvegarde des bisons du parc de Yellowstone, la seule horde sauvage existant encore aux Etats-Unis. Et chaque hiver constitue une nouvelle menace. En 2001, Rosalie a expliqué à l'ONU, auprès du groupe de travail sur les peuples autochtones, en quoi la survie des bisons sauvages est essentielle et symbolique pour les Indiens des plaines.

Identité. Aujourd'hui, elle envisage de s'adresser à l'Unesco, qui fait de la protection du «patrimoine immatériel» une priorité. L'Organisation a adopté, le 12 octobre à Paris, une Convention internationale pour la «sauvegarde» de «ces manifestations culturelles, traditionnelles et populaires, émanant d'une communauté, transmises oralement ou à travers les gestes». «Pour de nombreuses populations, dit l'Unesco, le patrimoine immatériel constitue la source essentielle d'une identité profondément ancrée dans l'histoire.» C'est exactement le sens du combat de Rosalie Little Thunder.

Le bison a toujours été un animal sacré pour les Indiens des plaines, crucial dans leur culture. Et l'abattage d'un tiers du troupeau de Yellowstone, à l'hiver 1996-1997, par les éleveurs de bétail du Montana, a meurtri les tribus indiennes. «Cela a été le pire moment de ma vie», se souvient Rosalie. Comme un rappel du