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Libération

Le test européen pour 30 000 molécules

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Bruxelles doit adopter aujourd'hui un système d'autorisation pour ces substances.
publié le 29 octobre 2003 à 1h36

Bruxelles (UE) correspondance

La plupart des molécules incriminées par Greenpeace pourraient bien passer à la trappe, sinon à la moulinette. Car la Commission européenne est en passe de réformer la législation actuelle sur les produits chimiques. Elle devrait adopter sans surprise, aujourd'hui, un projet de règlement visant à mieux protéger l'environnement et la santé publique, grâce à la mise en place (sur onze ans) d'un système d'enregistrement, d'évaluation et d'autorisation des principales substances chimiques, baptisé Reach (pour «Registration, Evaluation and Authorization of Chemicals»). Trente mille substances chimiques seront testées.

Commercialisées dans l'Union européenne, ces dernières entrent dans la composition d'innombrables produits (cosmétiques, textile, vernis, peinture...), mais leurs effets sur le corps et la nature n'avaient jusqu'ici jamais été évalués. Coût de l'opération pour l'industrie chimique européenne : de 2,3 à 5,2 milliards d'euros sur onze ans, ce qui correspond, annuellement, à moins de 0,1 % de son chiffre d'affaires. Avec une réduction drastique de 10 milliards d'euros par rapport au projet initial, à la suite d'un lobbying intensif des chimistes français, allemands et anglais.

Mais, pour le secteur, cela reste une «petite révolution», juge Jean-Paul Mingasson, responsable de la Direction Générale Entreprises à Bruxelles : «Ces tests vont à la fois renforcer la responsabilité des entreprises et leur sécurité juridique.» Du côté des organisatio