Bordeaux correspondance
Une première. Une commune victime des boulettes de fioul du Prestige, La Teste-de-Buch (Gironde), part à l'assaut de l'Etat espagnol. Hier, Jean-François Acot-Mirande, le maire (PS) de cette ville de 23 000 habitants du bassin d'Arcachon, s'est rendu au consulat d'Espagne à Bordeaux. La Teste part à la pêche aux dédommagements et se constitue partie civile auprès de Javier Collazo, juge d'instruction de Corcubion en Galice, chargé du dossier Prestige.
La manoeuvre de Jean-François Acot-Mirande est claire : «L'enveloppe du Fipol (1) est dérisoire. Autant diversifier les sources d'indemnisation en intervenant dans le cadre de l'instruction pénale déclenchée en Espagne.» Il s'agit de rechercher la responsabilité des autorités espagnoles. La plainte désigne le capitaine du Prestige, les représentants du propriétaire et de l'armateur, le capitaine maritime du port de La Corogne et l'attaché du gouvernement espagnol en Galice. Mais elle vise surtout le directeur général de la marine marchande espagnole qui aurait donné l'ordre d'éloigner le Prestige alors qu'il n'était qu'à 70 kilomètres des côtes. On connaît la suite. «Devant l'immobilisme du Parlement européen sur la recherche des respon sabilités gouvernementales, l'action auprès du tribunal galicien est la seule voie pour que l'attitude de l'Etat espagnol soit jugée», répète Jean-François Acot-Mirande. Et d'obtenir une indemnisation.
Ce ne sera pas de trop. La Teste-de-Buch a fait ses comptes. Le préjudice