Menu
Libération

Lula fait preuve de sévérité

Article réservé aux abonnés
publié le 3 novembre 2003 à 1h40

São Paulo de notre correspondante

Lula rectifie le tir. Après avoir autorisé la culture de soja transgénique jusqu'à fin 2004, le président brésilien a envoyé jeudi au Congrès un projet de loi encadrant sévèrement les organismes génétiquement modifiés (OGM). Le texte punit de un à trois ans de prison la culture, la vente, le stockage ou le transport d'OGM (et dérivés) sans feu vert préalable du gouvernement, qui sera accordé à la lumière d'études d'impact sur l'environnement et la santé. Il porte également à huit, au lieu de trois actuellement, le nombre des membres de la Commission technique nationale de biosécurité issus de la société civile, et notamment d'ONG écologistes. Cette commission a une position clé: si elle autorise une culture transgénique, son avis est consultatif, si elle la refuse, son avis a valeur de décision.

Le projet de loi est une victoire pour la ministre de l'Environnement, Marina Silva, du Parti des travailleurs (PT), la formation de Lula. Fin septembre, cette écologiste, favorable au principe de précaution, avait menacé de démissionner après l'autorisation de la culture du soja transgénique, qui était interdite au Brésil depuis 1998. Lula avait cédé aux producteurs de l'Etat du Rio Grande do Sul, qui importent le soja transgénique en contrebande de l'Argentine frontalière. Sa décision avait été désavouée par le PT, les écologistes et les petits paysans (sauf ceux qui plantent le soja transgénique), ses appuis traditionnels.

Ce nouveau texte se heurte