New York de notre correspondant
On savait l'ONU divisée sur le clonage humain, la preuve a en encore été faite hier. Incapable de dégager un consensus, après des négociations qui ont duré près de deux ans, l'Assemblée générale des Nations unies s'est prononcée, en fin de matinée à New York, en faveur d'un report de deux ans quant à l'élaboration d'une convention internationale sur le clonage humain. Lors d'un vote très serré, par 80 voix contre 79 (et 15 abstentions), l'ONU a soutenu la motion présentée par l'OCI, l'Organisation de la conférence islamique, qui disait vouloir «prendre du temps» plutôt que d'étaler les désaccords. Le vote est une défaite claire pour les Etats-Unis qui avaient fait campagne en faveur d'un vote interdisant tout clonage humain. Il est aussi un aveu d'impuissance de la part de l'ONU. En décembre 2001 en effet, l'Assemblée générale s'était donnée pour objectif de rédiger une convention à travers sa Commission des affaires juridiques. Aujourd'hui, c'est comme si aucun progrès n'avait été réalisé.
«Répugnant.» Deux blocs s'affrontent. D'un côté, le «camp des Etats-Unis», une cinquantaine de pays qui soutenaient hier une résolution du Costa Rica appelant à «l'interdiction totale de tout clonage humain» d'ici à la fin de l'année. Parce «qu'il est moralement répugnant, contraire à l'éthique et au respect dû à la personne et constitue une grave violation des droits internationaux». De l'autre, un texte belge, soutenu notamment par la France et l'Allemagne,