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Libération

La corruption, prédateur des animaux menacés

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publié le 7 novembre 2003 à 1h46

On savait que la corruption constituait le plus grand frein au développement d'un pays. On sait aujourd'hui qu'elle est aussi directement liée à la disparition des espèces naturelles. Une étude de scientifiques britanniques publiée jeudi par Nature démontre que les pays dont les espèces et les ressources naturelles sont les plus menacées sont aussi les plus corrompus. Les auteurs de ce travail, chercheurs des universités de Kent et de Cambridge (Grande-Bretagne), ont eu l'idée, il y a deux ans, de comparer les données disponibles sur Internet dans ces différents domaines.

Corne et ivoire. Leurs résultats sont particulièrement accablants en ce qui concerne les éléphants et les rhinocéros noirs d'Afrique, deux animaux recherchés pour leur ivoire ou leur corne. Deux diagrammes révèlent la corrélation entre corruption et extinction de ces deux espèces alors même que celles-ci sont censées être protégées par la Convention sur le commerce international des espèces en danger (Cites). «C'est la preuve que la communauté internationale doit manier avec beaucoup de précaution ces interdictions qui, en réalité, ne font que contribuer à accroître la richesse et la corruption», en conclut Bob Smith, l'un des auteurs de l'étude. En effet, plus une espèce est préservée, plus elle prend de la valeur et intéresse donc les trafiquants.

Pour mener leur enquête, les chercheurs se sont essentiellement aidés du rapport de Transparency International, une ONG qui, chaque année depuis 1995, dresse le h