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Libération

Ozone: l'Amérique perd une manche

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publié le 15 novembre 2003 à 1h54

Les préoccupations environnementales commenceraient-elles à prendre le pas sur les intérêts politiques et commerciaux ? Les Américains étaient arrivés lundi à Nairobi (Kenya) tout feu tout flamme pour la conférence des 185 pays signataires du protocole de Montréal sur les substances nocives pour la couche d'ozone, le fragile écran solaire de la Terre (Libération de mercredi). Ils étaient bien décidés à obtenir des exemptions concernant l'utilisation du bromure de méthylène (un pesticide extrêmement nocif pour l'ozone), mais sont repartis vendredi bredouilles. Mais la bataille n'est pas gagnée pour les défenseurs de l'environnement.

Après plusieurs jours de négociations acharnées, les signataires du protocole de Montréal ont constaté qu'ils se trouvaient dans une impasse et jugé plus judicieux de remettre le sujet à l'ordre du jour d'une «réunion extraordinaire» qui se tiendra en mars 2004 à Montréal sous l'égide du Programme des Nations unies pour l'environnement. Mais, au moins, les exemptions n'ont-elles pas été accordées d'office et aveuglément. L'Amérique du Sud et l'Europe ont résisté jusqu'au bout aux pressions des Etats-Unis, y compris quand ceux-ci ont agité le spectre d'un retrait pur et simple du protocole de Montréal : les Sud-Américains refusaient d'entendre parler de la moindre dérogation, les Européens (qui réclamaient aussi des exemptions mais beaucoup plus faibles) contestaient l'ampleur des exigences américaines. «C'est le meilleur résultat réaliste que nous