Les espèces connues, plantes et animaux, menacées d'extinction sont au nombre de 12 259 : voilà l'état des lieux 2003 publié par l'UICN (Union mondiale pour la nature) dans sa liste rouge (1). Un signal d'alarme et un outil important pour mesurer la perte de diversité biologique.
«Je ne veux pas faire de catastrophisme, déclare Jean-Christophe Vié, directeur adjoint du programme UICN pour les espèces. Mais il y a plus de mauvaises nouvelles que de bonnes. Beaucoup d'espèces passent dans des catégories de menace supérieure.» Comme le singe hurleur du Mexique, qui a perdu 56 % de son habitat, ou les albatros, tués notamment par la pêche à la palangre.
Après la destruction de l'habitat, les espèces envahissantes représentent le principal danger pour la biodiversité. Les rats, les chèvres, les cochons qui sont introduits sur une île par exemple détruisent tout sur leur passage. Des campagnes d'éradication sont menées, comme aux Galapagos, mais on ne se débarrasse pas aisément des rats. Les plantes, souvent introduites accidentellement, peuvent être de redoutables prédatrices.
Aujourd'hui, l'UICN a recueilli des informations sur 24 000 espèces, grâce aux informations données par 8 000 scientifiques de 181 pays. C'est peu par rapport au 1,7 million d'espèces déjà décrites. Surtout qu'il en existe beaucoup plus : 10 millions, peut-être 30 millions... Nul ne sait. Pour la première fois, les espèces non menacées sont entrées dans la liste, pour suivre au plus près l'évolution de la biod