Menu
Libération

Un an après, Jose Maria Aznar auréolé de «Prestige»

Article réservé aux abonnés
publié le 19 novembre 2003 à 1h57

Madrid de notre correspondant

«Trois cent soixante-cinq jours de dignité et trois cent soixante-cinq jours d'incompétence.» Scandés ce week-end à Saint-Jacques de Compostelle par environ 80 000 manifestants pour commémorer le premier anniversaire de la marée noire du Prestige, ces mots ont tracé la ligne des mérites respectifs : «dignité» pour les milliers de citoyens de la plate-forme civique «Nunca mais» («plus jamais»), mobilisés contre la catastrophe ; «incompétence», en référence à la gestion du gouvernement Aznar, jugée désastreuse par une bonne partie de la société espagnole.

Indemne. Pourtant, un an jour pour jour après le naufrage du Prestige, l'exécutif dirigé par le Parti Populaire (PP) d'Aznar n'a subi aucune intempérie politique ou judiciaire. A l'inverse, le triomphalisme domine. Ainsi, le 12 novembre, alors qu'un ballet de quatre ministres est allé se faire photographier sur les plages «rutilantes» de Galice, Manuel Fraga, président de Galice (PP) ­ mentor d'Aznar et ex-ministre sous Franco ­ a pu déclarer sans rire : «La Galice a beaucoup gagné avec cette marée noire.» Le pouvoir central sort indemne de la pire catastrophe écologique qu'a connue l'Espagne, alors que beaucoup lui reprochent sa décision d'éloigner le Prestige des côtes, et sa conduite ultérieure (absence de moyens, lenteurs, mensonges répétés, contrôle des médias...). Sur injonction du PP, qui détient la majorité à la Chambre des députés, aucune commission d'enquête nationale n'a vu le jour. Quan