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Libération

Le beaujolais rend l'eau trouble

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publié le 24 novembre 2003 à 2h01

A la veille du lancement du beaujolais nouveau, jeudi dernier, l'association écologiste Robin des bois a poussé loin le bouchon. «Le beaujolais produit plus d'eau polluée que de vin.» L'association dénonce la pollution des rivières (Ardières, Azergues, Vauxonne, Mauvaise...) traversées par les vignobles. Des «rivières sinistrées» par les pesticides. «Les concentrations en herbicides et fongicides sont telles que l'Azergues et la Saône sont classées parmi les rivières ne pouvant plus satisfaire à la production d'eau potable, même avec filtration, souligne Robin des bois. Pendant la période des vendanges, la consommation d'eau et les rejets d'eaux usées des bourgs viticoles sont multipliés par 3 à 5. Les stations d'épuration collectives sont sous-dimensionnées pour ces apports soudains et massifs et n'assurent plus aucun traitement.»

Epuration. «Ce n'est pas un problème nouveau ni propre au beaujolais», précise Nicolas Chantepy, délégué de Rhône-Alpes pour l'Agence de l'eau. Les vendanges entraînent en effet une pollution organique liée au lavage des machines, cuves et pressoirs qui sature les stations d'épuration. «C'est une pollution contre laquelle nous agissons depuis plusieurs années avec les viticulteurs du Beaujolais.»

Un programme de traitement des effluents vinicoles a été mis en place en 1997 en partenariat avec l'Agence de l'eau et les viticulteurs. «Tous les cuvages supérieurs à 1 800 hectolitres ont été dotés de mini- stations d'épuration qui permettent de dépolluer