Que s'est-il passé le 25 octobre à l'archipel de La Maddalena, en Sardaigne (Italie) ? Officiellement, il s'agit d'un incident mineur. Un sous-marin nucléaire américain, l'USS Hartford, a heurté le fond rocheux en quittant sa base de La Maddalena, à une trentaine de kilomètres de Bonifacio (Corse). L'incident n'a été annoncé que le 12 novembre. De source militaire américaine, on assure que les dégâts ne concernent que l'hélice et la coque. Qu'aucun marin n'a été blessé et, surtout, que le réacteur nucléaire n'a pas été affecté par le choc. Le sous-marin a rapidement été réparé dans sa base de San Stefano, avant de mettre le cap le 18 novembre sur la Virginie (Etats-Unis), pour y subir une inspection en cale sèche.
En France, les autorités se veulent rassurantes. «L'étanchéité et le réacteur nucléaire n'ont pas été affectés, il n'y a eu en mer aucun déversement de produit polluant», expliquaient la préfecture maritime de Méditerranée et la préfecture de Corse dans un communiqué le 17 novembre. Mais cela n'a pas suffi à calmer les esprits, et les associations de défense de l'environnement dénoncent le secret qui a entouré cette affaire. «L'omerta du gouvernement français est tout à fait insupportable», dénonçait hier Jo Le Guen, de l'association Keep It Blue.
La suspicion d'un incident plus grave s'est renforcée à l'annonce des mesures disciplinaires prises par l'US Navy : le commandant et le second de l'USS Hartford ont été relevés de leurs fonctions et sont rentrés aux Etats-U