Menu
Libération

La faim repart à l'assaut des pays en développement

Article réservé aux abonnés
publié le 26 novembre 2003 à 2h03

Si on les regroupait, ils formeraient «un continent d'affamés» d'environ 800 millions de personnes. C'est avec cette image forte que l'organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) espère sensibiliser la communauté internationale au drame et surtout au scandale que représente l'accroissement, au début de ce XXIe siècle, du nombre de personnes sous-alimentées dans le monde.

Après avoir régressé de 37 millions au cours de la première moitié des années 90, cette population a en effet augmenté de 18 millions dans les pays en développement au cours de la seconde moitié de la décennie, affirme la FAO dans son rapport 2003. Difficile d'imaginer, dans ces conditions, atteindre l'objectif fixé en 1996 par le Sommet mondial de l'alimentation qui était de réduire de moitié d'ici à 2015 le nombre de personnes souffrant de la faim. D'où l'appel lancé par le directeur général de l'organisation à la création d'une «alliance internationale contre la faim» qui réunirait des gouvernements, des ONG, des religieux, des scientifiques et le secteur privé. «Le problème n'est pas tant le manque de nourriture que l'absence de volonté politique, prévient le Sénégalais Jacques Diouf. Les souffrances de 800 millions d'affamés constituent non seulement une tragédie insensée mais aussi une menace pour la croissance économique et la stabilité du monde.» Réaction de Benoît Miribel, directeur général d'Action contre la faim : «Si la création d'une telle alliance est une vraie préo