L'Europe est dorénavant le premier continent d'immigration. Ses 1,7 million d'entrées légales (en 2000) dépassent les chiffres du Canada et des Etats-Unis réunis. Hier, à l'Assemblée nationale, en présentant son rapport d'informations sur la politique européenne d'immigration, Thierry Mariani, député UMP, a voulu éloigner le spectre d'une «Europe forteresse». Tout en présentant un volet consacré à la lutte contre l'immigration clandestine et à la gestion commune des frontières, le député a mis en relief le nouveau visage de l'Europe, terre d'immigration. Et décortiqué ses besoins économiques en main-d'oeuvre étrangère.
«Cela fait trente ans que les Européens parlent du prix du lait et seulement trois qu'on discute des questions d'immigration [...]. Aujourd'hui, c'est devenu une préoccupation de tous les pays européens, même ceux du Sud», signale le député. L'Italie, l'Espagne, le Portugal ou l'Irlande, traditionnels pays d'émigration, sont en effet devenus des pays d'accueil. L'excédent migratoire est devenu, au cours des années 90, la première source d'augmentation de la population de l'Union. Muni de tous ces chiffres, Thierry Mariani a enfoncé le clou : «C'est une réalité que nul ou presque ne cherche plus aujourd'hui à contester : l'Europe a besoin d'immigration d'une immigration maîtrisée, voulue et non subie pour faire face à des pénuries de main-d'oeuvre.» Même s'il a également nuancé : «L'immigration ne permettra pas, à elle seule, de répondre au défi constitué pa