Originaires d'Afrique, d'Amérique latine, d'Asie, ils partent en quête d'un travail dans les pays industrialisés. Le phénomène est vieux comme le monde, mais il ne cesse de s'accroître. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), la planète compte aujourd'hui quelque 175 millions de personnes qui résident de manière permanente hors de leur pays natal, soit deux fois plus qu'il y a trente-cinq ans. Bien sûr, au-delà de ces chiffres bruts, il y a la tragédie des immigrés clandestins noyés, asphyxiés dans des camions, des enfants mexicains travaillant en Amérique du Nord, du scandale de passeurs et autres cyniques parrains qui «gèrent» quotidiennement un véritable trafic humain à l'échelle planétaire estimé à plus de 15 milliards de dollars par an (12,5 milliards d'euros)... Mais la semaine dernière, lors de l'assemblée annuelle de l'OIM qui a réuni quelque 102 pays, les experts de l'agence onusienne ont fait le même constat que les années précédentes : «Un changement de discours dans la façon d'appréhender l'immigration est de plus en plus évident.»
Vital. A en croire les experts, «les débats stériles» entre les pays du Sud et ceux du Nord tendent à s'estomper avec le temps. Ainsi, selon Gervais Appave, directeur des politiques migratoires de l'OIM, «les pays riches et les pays en développement reconnaissent de plus en plus le rôle vital que les immigrés jouent dans leur économie. Les pays membres de l'OIM n'en sont plus à débattre pour savoir si l'immigratio