Menu
Libération
Interview

En Guyane, les ravages de l'orpaillage

Article réservé aux abonnés
publié le 28 novembre 2003 à 2h05

Destruction de la forêt équatoriale, pollution massive au mercure, esclavagisme, tortures, assassinats... On ressort KO du documentaire de Philippe Lafaix. Et stupéfait de découvrir que cette zone de non-droit est le plus grand département français : la Guyane, «le pays des 1 000 fleuves», cette petite part de France en Amérique latine. Terminé en janvier, jamais diffusé à la télévision, ce film sera projeté samedi à Paris dans le cadre du Festival international du film de l'environnement, organisé par la région Ile-de-France (1). Pour son réalisateur, l'événement déclencheur de cette catastrophe sociale et écologique en Guyane, c'est la ruée vers l'or qui a suivi la découverte, en 1992, d'une grosse quantité du précieux métal. Le film montre comment les orpailleurs ont instauré la loi de la jungle dans la forêt. Philippe Lafaix a accumulé des témoignages ahurissants de «rescapés» : des Brésiliens chercheurs d'or, immigrés clandestins, qui racontent comment ils ont été torturés et laissés pour mort. Et recueilli les images poignantes d'enfants amérindiens atteints de malformations, contaminés par le mercure. Entretien avec le réalisateur.

Comment une telle situation de non-droit peut-elle exister ?

D'abord à cause des frontières passoires que l'Etat français est dans l'incapacité de contrôler. Les orpailleurs en ont profité pour faire venir clandestinement des charters de Brésiliens. Il faut savoir que l'exploitation alluvionnaire de l'or n'est pas rentable en Guyane si l'on p