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Libération

Le coup de mou des glaciers alpins

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publié le 1er décembre 2003 à 2h08

Le réchauffement climatique commence à avoir un effet dévastateur sur les glaciers du monde entier (lire ci-dessous). En France, la canicule du mois d'août a fait fondre la plupart des glaciers alpins, un sujet qui sera sans doute abordé lors des travaux de la 9e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, qui débutent aujourd'hui à Milan. Le Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l'environnement (LGGE) vient ainsi de boucler ses premiers bilans de masse bisannuels et les résultats augurent assez mal de l'avenir.

Le glacier de Saint-Sorlin, dans le massif des Grandes Rousses, qui perdait en moyenne, sur ces cinquante dernières années, l'équivalent d'une lame d'eau de 35 cm par an sur l'ensemble de sa surface, a perdu cette année 2,80 m d'eau sur une épaisseur totale d'environ 130 m ! Le glacier d'Argentières, dans le massif du Mont-Blanc, qui ne fondait que de 7 cm d'eau par an, a diminué de 2 m, sur un total de 250 à 300 m. Mais la fonte la plus spectaculaire est celle du petit glacier de Sarennes, près de Grenoble. Selon le Cemagreph, qui est chargé de son suivi, il a perdu 3,10 m cette année (sur une épaisseur d'environ 40 m), contre 70 cm habituellement. «On sait que ce glacier-là aura disparu dans trente à quarante ans», explique Christian Vincent, ingénieur de recherche au LGGE.

Débâcle glaciaire. «Quant au glacier de Saint-Sorlin, si le climat actuel perdure, il devrait reculer encore de 600 m puis se stabiliser. Sous une température de 5,5 °,