Journée d'actions et de paroles. De réelles sensibilisations et de bons sentiments. De déclic et d'obscurantisme. La 16e journée mondiale de lutte contre le sida était pavée hier de vrais élans et de quelques faux pas. En attendant, «40 millions de condamnés innocents» patientent «dans le couloir de la mort» et «attendent une grâce internationale» : des «traitements». Un constat sans appel de Badara Samb, un conseiller de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Prix prohibitif. En 2003, 3 millions de personnes sont mortes du sida (8 000 par jour) et 5 millions ont été infectées par le virus. Un plan a été lancé par l'OMS hier (Libération d'hier) pour fournir des antirétroviraux (ARV) à 3 millions de malades d'ici à 2005. Un chiffre «plancher» et non «plafond», assure Jack Chow, directeur adjoint de l'OMS. Qui sait bien qu'il lui faudra drainer 5,5 milliards de dollars. Or, comme le rappelait hier Médecins du monde, l'UE n'a, par exemple, toujours pas versé «50 millions de dollars» au Fonds mondial contre les pandémies quand elle en avait promis vingt fois plus ! L'OMS sait aussi qu'en l'état, la production actuelle ne devrait pas suffire. Sauf à avoir une approche très souple sur les brevets, hypothèse exclue par les Etats-Unis. Elle sait enfin que le prix annuel des ARV (450 dollars) reste prohibitif. Mais l'initiative de l'OMS est aussi une déclaration politique pour inciter les gouvernements à se mobiliser. Comme en Europe orientale et en Asie centrale, «où la situation