En France, entre vingt et vingt-cinq mille personnes suivent un traitement anti-VIH, pour un nombre de séropositifs évalué à cent mille. Mais on dénombre encore entre quatre et six mille nouvelles infections chaque année, dont une moitié de femmes. Jérôme Martin est, depuis le mois dernier, le nouveau président d'Act Up. Au lendemain de la Journée mondiale contre le sida, il dresse un bilan très négatif de la situation en France.
Tout régresse, sauf le sida. C'est le slogan de cette année ?
Il y a près de 5 000 nouvelles contaminations par an dans l'Hexagone. Et c'est un minimum. Tout continue en France. Certains nous affirment que l'épidémie n'augmente pas. Peut-être. Mais jamais une baisse n'a été signalée. Les enquêtes sur les comportements le confirment : les prises de risque se maintiennent à un haut niveau. Et pourtant, c'est le silence. On n'en parle pas, sauf un jour par an. Et, dans cette situation de banalisation, on ne fait rien. Tous les jours, il faut se battre. Il a fallu se battre pour le maintien de l'Agence nationale de recherche contre le sida. C'est gagné, mais pour autant il n'y a aucun nouveau projet de recherche. Côté prévention, il faut se contenter d'une petite campagne qui dure à peine deux semaines. Invisible. Ce n'est pas comme cela que l'on va mobiliser.
Pourtant, le ministre de la Santé dit avoir réussi à maintenir le budget sida à 64 millions d'euros, dans un contexte de forte rigueur budgétaire...
Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Travailler avec