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Libération

La SNCF prête à déboiser ses voies

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publié le 3 décembre 2003 à 2h10

A défaut de gagner toutes les guerres, les écologistes remportent parfois quelques batailles. Sous les pressions conjuguées de plusieurs associations environnementales (Les amis de la Terre, Robin des Bois, Greenpeace...), la SNCF a annoncé hier qu'elle avait réduit de 50 % son utilisation de bois exotique en 2003 (par rapport à 2002) et qu'elle se fixait pour 2006 l'objectif de réduire encore de 50 % sa consommation actuelle. Un vrai défi quand on sait que le groupe a acheté en 2002 plus de 11 000 m3 de ce type de bois, essentiellement de l'azobé d'Afrique (non certifié), pour construire quelque 88 000 traverses de son réseau ferré. C'est même ­ grande première ! ­ en travaillant avec Greenpeace que la direction du développement durable et de l'environnement de l'entreprise est parvenue à réduire ses commandes de bois provenant de forêts primaires hautement menacées.

30 % plus cher. «L'année dernière, Greenpeace nous a expliqué que si l'on voulait vraiment faire du développement durable, il fallait que nos bois aient le label FSC (Forest Stewardship Council), car les autres labels, selon eux, ne valent rien. On a posé le problème à la direction des achats, qui nous a répondu que c'était impossible dans l'état actuel des choses. D'une part, il existe trop peu de bois certifié [1 % à 2 % de ce qui est importé en France, ndlr], d'autre part, le bois portant le label FSC est 30 % plus cher que les autres !» raconte Jean-Georges Heintz, une des huit personnes qui travaillent sur