«Dans sa forme actuelle, le protocole de Kyoto ne peut être ratifié.» En pleine conférence des Nations unies sur le climat à Milan, la déclaration d'Andreï Illarionov, conseiller économique de Poutine, a fait mouche. Selon lui, le protocole sur la limitation des gaz à effet de serre impose de trop fortes limites à la croissance économique du pays. Seulement voilà, personne ne semble prendre sa sortie au sérieux. Il a lancé son pavé dans la mare depuis Moscou, sans même en parler à la délégation russe présente à Milan.
Agenda. Les associations écologistes refusent de croire que cette phrase, assassine pour le protocole de Kyoto, représente la position russe. «Cette déclaration n'engage que celui qui l'a prononcée», estime Raphaëlle Gautier, militante du Réseau Action Climat (RAC). Pour les écologistes du World Wildlife Fund (WWF) basés à Moscou, «la sortie d'Illarionov est une manoeuvre politique préélectorale qui ne veut rien dire sur les intentions du pays». En effet, l'agenda électoral de la Russie prend en otage toutes les décisions concernant le climat. Des législatives doivent se tenir dimanche et la présidentielle au printemps. «D'ici là, il n'est pas raisonnable d'espérer une décision russe concernant le protocole de Kyoto», estime Raphaëlle Gautier. A Bruxelles non plus, on ne s'inquiète pas de cette déclaration, la commissaire européenne à l'Environnement, Margot Wallström, espérant que la Russie ratifiera le texte. L'ONU, par la voix de son porte-parole, s'est même