Jamais les règles internationales sur le transport de fioul en mer n'auront été aussi dures. Au lendemain du compromis trouvé à Londres, lors d'une session du comité de prévention des pollutions marines de l'Organisation maritime internationale (OMI), peu de voix contestataires se sont élevées. Greenpeace, pourtant prompt a réagir, n'a pas protesté. «Ce ne sont que des palliatifs techniques, le vrai problème est qu'il faut changer le régime de responsabilité des armateurs qui se réfugient derrière le fond d'indemnisation (Fipol)», confiait un responsable français de l'association. A Bruxelles, Loyola de Palacio, la Commissaire européenne en charge du transport, s'est dite «ravie de voir que les propositions européennes pour la sécurité et les standards environnementaux seront définies et appliquées globalement».
Humeur. «Le paysage va changer, annonce Eric Berder, sous-directeur à la sécurité maritime du ministère français des Transports, qui a participé aux négociations. C'est un énorme succès en terme de protection de l'environnement.» A partir du 1er avril 2005, il sera interdit de transporter des hydrocarbures «lourds» dans un pétrolier à simple coque. Non plus en Europe, ou aux Etats-Unis, mais sur tous les océans. Les navires de capacité inférieure à cinq mille tonnes auront trois ans de plus. Le Geroï Sevastopolya, qui s'apprête à quitter Ventspils (Lettonie) avec 50 000 tonnes de fioul lourd, ne pourra plus naviguer après cette échéance (lire ci-contre). A condition q