L'Union européenne reste mal à l'aise avec les OGM. Le moratoire établi en 1999 a bien été levé le 7 novembre, avec l'entrée en vigueur de deux règlements sur la traçabilité et la sécurité sanitaire. Le 10 novembre, le Comité permanent de la chaîne alimentaire de l'Union européenne a reporté sa décision sur l'autorisation du maïs BT11 de Syngenta, un aliment destiné aux humains (Libération des 10 et 11 novembre). Les experts du comité devraient à nouveau botter en touche lors de la réunion prévue aujourd'hui.
Patate chaude. L'Allemagne a annoncé son abstention. L'Autriche, le Danemark et l'Italie ne devraient pas non plus voter pour. En France, l'Agence de sécurité sanitaire des aliments a émis mercredi des réserves sur le BT11, estimant que les essais sur les animaux sont insuffisants. Paris ne devrait donc pas donner son aval. Faute de décision aujourd'hui, la patate chaude atterrira sur la table d'un Conseil européen des ministres de l'Agriculture.
Face à une opinion publique peu favorable aux OGM, les Quinze hésitent à sauter le pas. Agacé, le commissaire européen à la Santé, David Byrne, a rappelé que le principe de précaution «ne doit pas servir de couverture politique pour justifier une prolongation du moratoire». L'UE est visée par une plainte déposée par les Etats-Unis, le Canada et l'Argentine devant l'Organisation mondiale du commerce.
Autorisation. En attendant la clarification politique, les procédures d'autorisation d'une trentaine de plantes et aliments OGM suive