Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône)
envoyé spécial
A Fos-sur-Mer, village du littoral méditerranéen célèbre pour son immense zone industrielle (acier, gaz, pétrole), une grande mobilisation se prépare contre la construction de nouvelles cuves à méthane prévue par Gaz de France (GDF). «La bataille sera rude, mais j'ai confiance !», a lancé Bernard Granier, maire socialiste de la ville, lors d'une opération «ville morte» à laquelle a participé, samedi, une majorité des habitants. Pourquoi tant d'émotion pour quelques réservoirs de plus dans une zone qui en compte déjà plusieurs dizaines ? «Nous ne sommes pas contre l'implantation d'un nouveau terminal GDF à Fos, répond Daniel Mouttet, président de l'Association de défense du littoral fosséen. Ce qu'on refuse, c'est qu'ils s'installent sur la plage du Cavaou.»
Car Fos-sur-Mer, ancienne bourgade de pêcheurs transformée dans les années 60 en pôle industriel, possède encore une plage ! Une longue bande de sable gris, entourée d'un paysage d'aciéries poussiéreuses, de cheminées crachant le feu et de raffineries puantes. Mais les Fosséens y tiennent. Et pas seulement eux, puisque, en été, 15 000 personnes s'y prélassent quotidiennement. «La zone industrielle de Fos a été prévue au départ avec 10 000 hectares, rappelle le maire. En réalité, seuls 3 000 sont actuellement occupés. GDF pourrait très bien s'installer ailleurs et laisser la plage.»
Les opposants visent moins GDF que le Port autonome de Marseille (PAM), syndicat mixte qui gère l'en