Saint-Germain-en-Coglès
(Ille-et-Vilaine) envoyé spécial
La reconquête de la qualité de l'eau en Bretagne, victime d'un productivisme agricole effréné, saturée par les nitrates et les pesticides, est un vrai casse-tête depuis dix ans. Les premiers programmes Bretagne Eau Pure visant à inciter les exploitants agricoles à de meilleures pratiques environnementales, financés par les collectivités et l'agence de l'eau, ont englouti des millions d'euros sans grand succès. Concentré sur des petits secteurs géographiques, le troisième plan Bretagne Eau Pure (2000-2006), aux ambitions plus modestes, commence à porter ses fruits.
Pour preuve, les actions menées sur le bassin versant de Saint-Germain-en-Coglès, l'une des principales ressources en eau de la ville de Rennes. La situation qui, sur le front des nitrates, semblait désespérée, paraît stabilisée.
André Février, agriculteur et président de la commission agricole locale, résume : «On a redécouvert des pratiques anciennes. En même temps, avec l'analyse des sols et des plans de fertilisation raisonnée, d'éleveur on est devenu agronome.»
Il a fallu pour cela une lente maturation. Il était tellement plus simple de répandre sans compter les engrais chimiques vendus par les coopératives ou les sociétés privées. Le travail des animateurs de Bretagne Eau Pure a été de convaincre les agriculteurs qu'il y avait la possibilité de faire autrement et qu'en plus cela pouvait s'avérer payant. Pourquoi en effet, dans cette région de vaches laitière