Le huitième numéro de la Revue durable est depuis quelques jours en kiosque. Il confirme la singularité de cette revue bimestrielle, éditée en Suisse depuis 2002, une des rares en Europe à vraiment tenter de donner chair au concept de développement durable. Le premier numéro était sorti à la veille du Sommet mondial de la Terre à Johannesburg (Afrique du Sud). Manière d'affirmer une conviction forte. Car la revue est l'oeuvre de deux ardents mais pragmatiques défenseurs du développement durable. Un neurobiologiste français, Jacques Mirenowicz, et une économiste d'origine colombienne, Susana Jourdan, vivent à Fribourg et ont suspendu leurs activités professionnelles pour se lancer dans l'aventure de ce magazine. Leur rigueur de chercheurs se reflète dans les dossiers fouillés, d'une cinquantaine de pages (l'électricité, les conflits autour des ressources naturelles, les sols, l'air, l'eau...), étayés par de nombreux reportages. Décidés à dépasser les constats catastrophistes pour explorer les initiatives sociales et environnementales, ils suscitent la curiosité du lecteur. Entretien.
Qu'est-ce qui vous a conduits à bifurquer professionnellement ?
Nous avions envie d'agir, de faire un projet positif. Un journal qui ne se contente pas de dénoncer. Notre conviction est qu'il y a un gros problème avec le mode de développement actuel, peu «durable», qui induit de graves déséquilibres socio-économiques et environnementaux. Et il y a un manque de compréhension du public et des médias