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Libération

Philippines: les morts de la déforestation

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Les arbres ne retiennent plus la terre : des pluies tournent au drame.
publié le 22 décembre 2003 à 2h25

Les experts avaient depuis longtemps prévenu les autorités philippines des drames écologiques et humains que pouvait entraîner la déforestation massive des régions montagneuses du pays. En vain. Les faits viennent malheureusement de leur donner raison. Au moins 200 personnes sont mortes ou ont disparu ces derniers jours dans des glissements de terrain provoqués par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le centre des Philippines. Les montagnes ayant été dépouillées de leurs arbres, la capacité d'absorption de la terre a été considérablement réduite, favorisant les coulées de boue qui ont enseveli plusieurs villages dans le sud de l'île de Leyte et dans le nord-est de Mindanao. Hier soir, les recherches se poursuivaient avec beaucoup de difficultés, gênées par les pluies et les vents violents. Selon un météorologue cité par l'AFP, ces pluies ne sont pas anormales pour la saison. Pourtant, «avant il n'y avait pas de problèmes d'inondations ou de glissements de terrain».

Gardes forestiers. Comment les Philippins en sont-ils arrivés là ? En privilégiant essentiellement le court terme, c'est-à-dire le commerce du bois et le développement intensif de l'agriculture. Etant donné le taux de croissance de la population, des millions d'emplois sont venus à manquer ces dernières années, encourageant le gouvernement à désengorger les villes en poussant les chômeurs à migrer vers les régions montagneuses où l'agriculture pouvait leur offrir de quoi vivre. Des avantages commerciaux