New Delhi de notre correspondant
C'est un véritable effort de guerre. Un plan d'action qui mobilise six ministères fédéraux, six gouvernements régionaux, la Commission au Plan et au moins deux centres de recherches publics, le tout réuni en un Comité pour la gestion de la floraison du bambou. Car l'ennemi qui fait si peur à l'Inde ces temps-ci a la forme de la tige verte dont on fait des étagères : le bambou, ou plus précisément sa fleur Melocana baccifera, variété plus connue en Inde sous le nom de bambou muli, que l'on trouve surtout dans les Etats du nord-est du pays. Cette variété, qui recouvre quelque 18 000 des dix millions d'hectares de bambouseraies indiennes, ne fleurit que tous les quarante-huit ans. Mais si elle se fait longtemps attendre, la fleur, quand elle se montre, déclenche systématiquement une série de catastrophes. «Quand le bambou fleurit, la famine, la mort et la destruction ne sont jamais loin», clame un vieux dicton du Mizoram, l'Etat qui compte les plus vastes bambouseraies du pays. Or la prochaine floraison du bambou muli est imminente : entre 2004 et 2007 selon les prévisions. Une seule solution pour éviter le désastre : abattre la totalité des forêts avant que les plants ne fleurissent.
Ecosystème. Pour des raisons qui laissent toujours les scientifiques perplexes, certaines variétés de bambous sont réglées comme des horloges suisses. Si bien qu'après des décennies de croissance végétative, des forêts distantes de centaines de kilomètres se mettent