L'histoire est terrifiante mais elle a le mérite de pointer du doigt l'urgence des enjeux auxquels la communauté internationale est confrontée en matière sanitaire. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a choisi d'illustrer son dernier «Rapport sur la santé dans le monde» par ce contraste entre les espérances de vie de deux fillettes nées au même moment, au Japon et en Sierra Leone. Alors que la petite Japonaise peut s'attendre à fêter gaillardement son 85e anniversaire, l'enfant de Sierra Leone, l'un des pays les plus pauvres d'Afrique, ne peut guère espérer vivre plus de 36 ans. «La Japonaise bénéficiera, dès qu'elle en aura besoin, de prestations de santé parmi les meilleures du monde ; en revanche, la petite fille de Sierra Leone risque de ne jamais savoir ce qu'est un médecin, une infirmière ou un agent de santé», alerte l'OMS en qualifiant cette disparité entre pays riches et pays pauvres d'«inacceptable». Pour l'agence des Nations unies, il est grand temps que les discours soient remplacés par des «actions ciblées». «Les services de santé de la plupart des pays en développement ont besoin de toute urgence d'investissements et d'un soutien international», estime-t-elle.
Causes. Les auteurs du rapport confirment que le sida a réduit de vingt ans l'espérance de vie de millions et de millions de personnes en Afrique subsaharienne, où, chaque jour, environ 5 000 adultes et 1 000 enfants succombent à l'épidémie. Mais ils soulignent aussi que, même si l'on ne tient pas co