Presque tout le monde en veut, mais personne ne sait sous quelle forme. L'Organisation mondiale de l'environnement (OME) était au centre d'un colloque organisé à Sciences-Po la semaine dernière, auquel participaient plusieurs personnalités politiques, dont Laurent Fabius, Dominique Voynet ou Yves Cochet.
Lors du colloque, les participants se sont interrogés sur la forme à donner à cette «chose». Faut-il créer une institution ex nihilo sur le modèle d'une organisation onusienne ou faire converger les programmes en cours, comme celui des Nations unies pour l'environnement (Pnue) et les centaines d'accords multilatéraux existants ? Avec un budget annuel ridicule 50 millions de dollars , le Pnue ne peut plus faire face aux défis écologiques de la planète. Une OME idéale pourrait renforcer le droit international, notamment en créant une cour mondiale de l'environnement ; créer une veille écologique mondiale ; et aider les pays en développement à intégrer les préoccupations environnementales. Dominique Voynet et Yves Cochet rêvent même que «l'OME impose la primauté des règles environnementales sur les règles commerciales». Une douce utopie soutenue par Susan George, vice-présidente d'Attac : «L'économie est le système total dont la nature n'est qu'un sous-système, alors que dans la réalité, c'est l'inverse.»
Autre problème, la création de l'OME est suspendue à une vulgaire question de financement, comme l'indiquait récemment à Libération un haut fonctionnaire des Nations unies. C