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Libération

La Chine s'échine à afficher son combat contre l'épidémie

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publié le 25 décembre 2003 à 2h27

Pékin, de notre correspondant.

Les dirigeants chinois multiplient les gestes visant à montrer le sérieux de leur récente conversion à la lutte contre le virus VIH. Le 1er décembre, le Premier ministre Wen Jiabao avait été le premier haut dirigeant à serrer la main de malades du sida dans un hôpital de Pékin, brisant ainsi l'ostracisme dont sont victimes les porteurs du virus. Cette fois, c'est Wu Yi, la ministre de la Santé, qui s'est rendue à Wenlou, le plus célèbre des «villages du sida», dans la province centrale du Henan, où des centaines de milliers de paysans ont contracté le virus VIH en vendant leur sang dans les années 90.

Camouflage. Surnommée la «Dame de fer» chinoise, Wu Yi y a martelé un message ferme : elle a menacé de sanctions tout officiel qui camouflerait des cas de sida. La veille, le gouvernement avait émis la même mise en garde à propos du virus du Sras dont les experts redoutent une résurgence en cette fin d'année (c'est durant l'hiver 2002-2003 que l'épidémie avait explosé). Wu Yi sait de quoi elle parle : elle est devenue ministre de la Santé en mai, alors que son prédécesseur était limogé, ainsi que le maire de Pékin, pour avoir tenté de cacher l'apparition de l'épidémie de pneumopathie atypique dans la capitale chinoise.

La mise en garde est d'autant plus significative que les autorités de la province du Henan ­ qui ont une responsabilité considérable dans ce scandale du sang ­ ont tout fait, jusqu'ici, pour maintenir le secret sur cette affaire. Les j