La célèbre loi américaine sur les espèces en danger, l'ESA (Endangered Species Act) fête dimanche ses 30 ans à un moment critique de la politique du pays en matière de conservation. Controversée dès sa création, elle subit aujourd'hui les assauts de l'administration Bush qui n'a de cesse de l'affaiblir. Et les écologistes s'alarment en la voyant se vider de sa substance.
Signée le 28 décembre 1973 par Richard Nixon, la loi se voulait un modèle de protection de la nature. Elle fut effectivement un outil efficace. «Ça a été une excellente chose, estime Jeffrey A. McNeely, responsable scientifique à l'UICN (1), cette loi a permis de sauver de nombreux animaux comme le condor de Californie ou le furet à pattes noires. Des sommes importantes y ont été consacrées. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, la politique est de favoriser la consommation, pas l'environnement.»
Symbole. En 1970, le bald eagle, l'aigle à tête blanche, emblème des Etats-Unis, «symbole de puissance et de liberté», était au bord de la disparition. Il n'en restait que quelques centaines de couples, ce qui provoqua une mobilisation des Américains. Grâce à l'ESA qui le mit sur sa liste, son habitat fut protégé ; l'aigle n'est aujourd'hui plus menacé et on en compte des milliers.
Cette loi fédérale permet d'abord de déclarer certaines espèces en danger. Elle donne ensuite de vrais pouvoirs aux autorités pour empêcher certaines constructions de détruire des habitats naturels. Comme en témoigne l'histoire du petit poisson