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Libération
Interview

«Les intempéries surpassent tout autre drame»

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publié le 31 décembre 2003 à 2h30

Thomas Loster dirige le service de recherches sur les risques climatiques au sein du groupe de réassurance allemand Munich Re. Lors de sa création, en 1974, ce service ne comptait qu'un météorologiste. Aujourd'hui, il regroupe 24 personnes, dont de nombreux scientifiques, de plus en plus sollicités par les compagnies d'assurances pour fournir des études de risques. Thomas Loster gère également la base de données sur les catastrophes naturelles qui a permis de réaliser l'étude présentée ci-dessus.

Vous constatez une augmentation du nombre des catastrophes naturelles. Comment l'expliquer ?

En effet, l'augmentation est très nette. La raison en est simple : c'est parce que la population ne cesse de croître sur la planète et qu'elle se concentre dans des zones de plus en plus exposées. Par exemple, l'Alaska était un endroit quasiment désert il y a une quarantaine d'années. Aujourd'hui, c'est une zone habitée. Donc, même si la nature ne connaissait pas de variations, de plus en plus de gens seraient touchés par ses caprices. Si, en plus, le climat change, les risques deviennent de plus en plus élevés, et le poids sur les économies s'alourdit.

Mais les tremblements de terre n'ont pas de lien avec les changements climatiques...

Non, on sait que tous les deux à quatre ans il se produit dans le monde un énorme tremblement de terre. Il y a eu le Japon, la Turquie, l'Algérie... maintenant l'Iran. Ce sont des drames malheureusement récurrents. Mais ce que l'on constate aujourd'hui, c'est que