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Libération

Déboires d'éléphants en Thaïlande

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publié le 2 janvier 2004 à 21h35

Ang Ru Nai (Thaïlande)

de notre correspondant

«Il est venu par là», dit Pienkeo Kaichok en indiquant une colline plantée d'une forêt clairsemée. «On l'a entendu barrir de loin. Cela m'a donné le temps de me préparer.» Le visage cuit par le soleil, ce paysan de Wangthong, un village de la province de Sakéo dans l'est de la Thaïlande, raconte avec des accents épiques sa lutte, la nuit précédente, contre un éléphant sauvage venu dévaster le verger qui entoure sa maison sur pilotis. «J'ai grimpé sur un arbre et j'ai essayé de le repousser avec mon lance-pierres. Mais il était têtu, il n'a rien voulu entendre», poursuit-il. Les dégâts causés par le pachyderme en vadrouille n'ont pas été trop graves : une vingtaine de jeunes cocotiers engloutis et quelques grands papayers arrachés et jetés sur la berge d'une rivière. «Il a surtout voulu s'amuser», dit le paysan. Quelques kilomètres plus loin, un couple d'agriculteurs, Janpen et Payoon Onkeo, est plus troublé. A la lisière de la forêt, ils examinent un espace de plusieurs dizaines de mètres carrés couvert d'empreintes d'éléphants et d'épis de maïs arrachés. «Ils arrivent par groupes de dix ou vingt. Ils font place nette sur une surface grande comme un terrain de football. En une nuit, ils causent pour 50 000 bahts de dommages (environ 1 000 euros)», explique Payoon.

Enhardis. Depuis quatre ans, les villageois qui habitent à la lisière de la réserve naturelle de Ang Ru Nai, à 130 kilomètres à l'est de Bangkok, doivent faire face aux in