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Le Rajasthan met le désert au vert

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Eau. En redécouvrant les méthodes ancestrales de récupération de la pluie, des Indiens ont transformé les sols arides de leurs villages en terres fertiles et prospères.
publié le 5 janvier 2004 à 21h40

Alwar (Inde) envoyé spécial

«Il y a quinze ans, il n’y avait rien ici, juste des terres arides, raconte Kanheya Lal en désignant les cultures qui s’étendent à perte de vue. C’était une zone désertique, la plupart des villageois étaient partis travailler en ville. Or, aujourd’hui, l’eau est revenue, et le village tout entier vit à nouveau de l’agriculture. Personne n’a jamais vu autant d’eau dans cette région.» Ces mots résument à eux seuls le miracle que connaît, depuis quelques années, le district d’Alwar dans l’Etat du Rajasthan, au nord-ouest de l’Inde. En une décennie à peine, le désert a été transformé en une oasis verdoyante et prospère. Un miracle d’autant plus impressionnant qu’il ne doit rien aux technologies modernes, et tout à la résurgence des méthodes traditionnelles de récupération d’eau de pluie.

Rivières ravivées. C’est, en effet, la construction de simples réservoirs en terre, creusés à la main, qui a permis de renverser le processus de désertification dû à l’exploitation intensive des eaux souterraines. Parallèlement, les habitants ont lancé un programme de reforestation sur les collines alentours, dont les arbres avaient été anéantis par les troupeaux et les coupes sauvages. Résultat : les forêts regagnent du terrain, les surfaces cultivables ont été triplées, les rendements agricoles multipliés par dix. Le tout sans même les conseils d’un ingénieur. «Nous n’aurions jamais pensé que c’était possible, avoue Kanheya Lal en souriant, mais les méthodes de