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Libération

Le saumon d'élevage harponné

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publié le 10 janvier 2004 à 21h52

La nouvelle va droit à l'estomac, où ont été expédiées il y a tout juste une semaine les agapes des réveillons et autres saumons. Car elle parle, précisément, du très populaire saumon de l'Atlantique, celui qui sort des élevages pour gagner les tables festives et ordinaires. Et elle coupe l'appétit : selon une étude publiée vendredi dans Science et conduite par Ronald Hites, toxicologue de l'université d'Indiana, aux Etats-Unis, le saumon d'élevage contient un tel taux de polluants cancérigènes ­ PCB et dioxines ­ qu'il serait raisonnable d'en limiter «significativement» la consommation. Surtout si l'animal vient d'Europe. «Notre étude indique que le saumon d'élevage contient une charge de contaminants significativement supérieure à celle du saumon sauvage et que le saumon d'élevage en Europe est significativement plus contaminé que le saumon d'élevage d'Amérique du Nord et du Sud.» Et de proposer, au vu de ces taux de pollution, un code de bonne conduite alimentaire : «Pas plus d'une portion (226 grammes) de saumon d'élevage par mois» et la moitié lorsque celui-ci vient d'Ecosse et des îles Féroé. Pour le saumon sauvage du Pacifique, bien moins «chargé», les prescripteurs proposent de se laisser aller à en consommer «huit portions par mois».

Hit-parade. Les chercheurs ont étudié d'une part 700 saumons d'élevage provenant de huit grandes régions de production et des supermarchés de onze villes américaines et cinq villes européennes (trois saumons testés à Paris) ; et d'autre