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Libération

La planète passe à la caisse

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publié le 13 janvier 2004 à 21h55

La libido du consommateur se porte bien : la frénésie qui règne dans les magasins depuis l'ouverture des soldes, la semaine dernière, suffit à le vérifier. Mais est-ce une preuve de bonne santé ? De bonheur ? «Nous sommes plus riches plus gros, mais pas beaucoup plus heureux», affirme, dans son rapport annuel sur «l'état de la planète», le Worldwatch Institute, centre international de recherches écologiques basé à Washington (1). La consommation ne cesse d'augmenter dans les pays industrialisés, ce qui met les hommes et la planète en danger, estime l'organisation.

Alarme. «Jusqu'à maintenant, l'augmentation de la consommation avait permis de répondre à des besoins de base et de créer des emplois», mais «aujourd'hui, cet appétit sans précédent attaque les systèmes naturels dont nous dépendons», s'inquiète le président de cet institut, Chris Flavin. Les niveaux croissants d'obésité, d'endettement personnel, la course après le temps, et un environnement dégradé : autant de signes pour le Worldwatch que la consommation excessive diminue la qualité de vie. L'exemple du modèle américain est probant. Aux Etats-Unis aujourd'hui, selon le rapport, il y a plus de véhicules de particuliers sur la route que de gens dotés d'un permis de conduire ; la taille des réfrigérateurs a augmenté de 10 % entre 1972 et 2001 ; les nouvelles maisons sont 38 % plus grandes en 2000 qu'en 1975, bien que le nombre de personnes par foyer ait diminué. Mais quand on demande aux Américains s'ils sont heureux,