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Libération
Interview

«Il est possible que ce virus s'humanise»

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publié le 14 janvier 2004 à 21h58

Denis Rasschaert, spécialiste des pathologies aviaires à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), est responsable de l'équipe «virologie et barrières d'espèces».

Quel est le rapport entre cette «grippe du poulet» et la grippe qui frappe l'homme ?

Tout d'abord, je préciserais que la «grippe du poulet» n'est pas spécifique au poulet. On la nomme ainsi car les précédents épisodes sévères de cette maladie virale sont partis de marchés aux volailles vivantes. Toutefois, c'est, en réalité, une grippe aviaire, puisqu'on peut la rencontrer chez un très grand nombre d'espèces d'oiseaux ­ poulets, canards, mais aussi oiseaux marins et migrateurs. Le virus de cette grippe aviaire appartient à la famille des virus grippaux qui provoquent communément les épidémies de grippe humaine. Et il semble, en l'état des connaissances, peu adapté à l'homme.

Il vient de faire trois morts au Vietnam...

En effet. Et ce n'est pas totalement inattendu, puisque ce virus avait frappé l'homme, pour la première fois, en 1997, à Hongkong, tuant six personnes. Mais il semble demeurer un virus aviaire, peu susceptible de provoquer une épidémie humaine : il n'y a eu jusqu'ici aucun cas de transmission de ce virus de personne à personne. La contamination s'est toujours faite par contact avec un animal. Aussi, l'extension à l'homme de la grippe aviaire a-t-elle toujours pu être circonscrite sans vaccins, avec l'abattage massif de volailles et la mise en quarantaine des proches des malades.

Pourquoi alor