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Libération

Un moustique attiré par la sueur

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publié le 15 janvier 2004 à 22h00

L'odeur d'un composant de la sueur humaine attirerait particulièrement la femelle Anopheles gambiae, ce moustique connu pour être l'un des principaux vecteurs du paludisme. Cette découverte, annoncée dans une étude publiée aujourd'hui par l'hebdomadaire britannique Nature, pourrait permettre de faire avancer la recherche sur l'éradication de cette maladie qui tue chaque année près de trois millions de personnes dans le monde, notamment en Afrique. Et parmi elles, plus d'un million d'enfants âgés de moins de 5 ans.

Selon une équipe de chercheurs de l'université de Yale, aux Etats-Unis, la femelle incriminée dispose d'une protéine-récepteur, dite AgOr1, pour capter cette odeur, ce qui pourrait expliquer son attirance pour le corps humain. Il suffirait de trouver le moyen de bloquer, ou d'activer, ce type de récepteurs pour créer de nouveaux insecticides destinés à piéger ou, au contraire, à faire fuir les moustiques.

«Il existe 3 500 espèces de moustiques, dont une soixantaine transmet le paludisme. Parmi elles, une dizaine seulement est particulièrement dangereuse: l'"Anopheles gambiae" en fait partie. Pourquoi 60 moustiques sur 3 500 véhiculent-ils le paludisme? C'est cela surtout qu'on aimerait savoir, explique Didier Fontenille, chercheur à l'Institut de recherche pour le développement (IRD). L'idée, dans ce cas précis, serait de trouver des molécules qui diminueraient l'expression de ce gène et feraient en sorte que le moustique serait moins attiré par l'homme.»

Le problème