D'abord l'animal, ensuite l'homme. Ebola, le virus foudroyant qui sévit dans les forêts africaines, tue par centaines des grands singes et des antilopes, qui, à leur tour, contaminent les hommes. Une étude internationale conduite sous la direction de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) vient de mettre en évidence cette relation (1). Une hécatombe chez ces mammifères signale donc qu'une épidémie va surgir chez l'homme. Par ailleurs, cette étude établit pour la première fois que le virus existe sous une grande variété de formes : les chercheurs ont identifié onze souches d'Ebola à l'origine des dernières épidémies.
Surveillance. Ebola provoque une fièvre hémorragique qui entraîne la mort en quelques jours dans 80 % des cas. Les premières épidémies connues d'Ebola sont apparues entre 1976 et 1979 en République démocratique du congo (ex-Zaïre). Elles ont repris en 1995. Depuis 2001, elles se succèdent au Gabon et au Congo-Brazzaville. Sous haute surveillance. Eric Leroy de l'IRD, Pierre Rouquet du Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF) et leurs collègues étudient le virus et sa transmission. Celle-ci se produit toujours par un contact direct avec l'animal ou la personne infectée. Mais le réservoir initial (l'animal qui abrite le virus sans en être malade) reste inconnu. Chaque épidémie découle à peu près du même scénario, observé par les villageois et les ONG qui travaillent au Gabon et au Congo : un chasseur manipule le corps d'un ani