En 1986, au moment de Tchernobyl, il avait 20 ans et poursuivait des études de physique à Bordeaux, sa ville natale. Dix-huit ans plus tard, Stéphane Lhomme a tout abandonné notamment la physique pour se consacrer à la lutte antinucléaire en animant le réseau Sortir du nucléaire. C'est lui qui, depuis plus de deux mois, bat le rappel de tout ce que la France, et même l'Europe, comptent encore de militants antinucléaires, bombardant les journalistes d'e-mails, mobilisant la moindre association de quartier, faisant le siège de toutes les personnalités politiques et culturelles susceptibles de participer à la manifestation du 17 janvier et de le faire savoir. S'il n'a pas réussi à convaincre les ténors du PS, il défilera ce samedi aux côtés de l'humoriste Marc Jolivet qui lui a promis son soutien.
Avec son visage poupin, il a l'air d'un doux rêveur, d'un éternel étudiant. Un leurre. Après l'abandon des études de physique, il se lance dans la sociologie et devient instituteur dans un quartier difficile de Bordeaux. Il connaît le métier : ses parents, déjà, sont enseignants. Prudent, Stéphane Lhomme se plaît aujourd'hui à soigner son image de rassembleur. S'il a un temps flirté avec la LCR (Ligue communiste révolutionnaire), il affirme qu'il n'est plus affilié à aucun parti, mais que son père milite au PS et son frère chez les Verts. «Ce n'est pas un combat d'arrière-garde, nous sommes plus que jamais concernés par l'environnement», martèle-t-il en pestant quand on lui rappell