Erstein envoyé spécial
Faire d'une pierre deux coups. C'est l'objectif annoncé du polder d'Erstein (Bas-Rhin), à vingt kilomètres au sud de Strasbourg, qui a été mis en eau pour la première fois le 15 janvier. Le bassin de 600 hectares, pouvant contenir jusqu'à 7,8 millions de m3, s'inscrit dans un vaste dispositif franco-allemand de lutte contre les crues du Rhin (lire ci-dessous), dont les effets dévastateurs sont surtout sensibles au-delà de la frontière. Toutefois, ce polder qui n'en est pas vraiment un puisqu'il ne s'agit pas d'une surface gagnée sur l'eau mais d'un immense bassin de rétention, ceinturé de digues et installé sur une ancienne zone inondable a aussi une portée écologique. A terme, il doit permettre à la zone naturelle protégée sur laquelle il est installé de retrouver son fonctionnement ancestral de forêt alluviale.
L'aménagement du polder d'Erstein a débuté en 1997, après plusieurs années d'études. Il en a coûté 25 millions d'euros, intégralement pris en charge par l'Allemagne. Depuis le printemps dernier, l'ouvrage était prêt à fonctionner. Il suffisait pour cela d'attendre que le Rhin atteigne un débit suffisant. En raison du régime nival du fleuve, cette condition aurait dû être remplie en juin ou juillet dernier.
Test. La canicule de l'été en a décidé autrement. Il a donc fallu patienter jusqu'aux fortes précipitations de la semaine dernière pour tester le polder. Bilan ? Ça marche. D'ailleurs, les techniciens de Voies navigables de France (VNF) et