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Libération

Triste Têt faute de poulets

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publié le 21 janvier 2004 à 22h11

Le festival du Têt, le long congé du nouvel an lunaire vietnamien qui commence ce soir, est traditionnellement l'occasion pour les familles vietnamiennes de se retrouver ensemble autour d'une bonne table. Et pour les familles modestes comme pour les nouveaux riches d'Hanoi et d'Ho Chi Minh-ville, le poulet est non seulement le mets de choix pour cette occasion, mais aussi l'une des offrandes indispensables déposées avec des bâtons d'encens devant l'autel des ancêtres. Avec la grippe aviaire qui ravage depuis la mi-janvier les poulaillers du pays et a coûté la vie à cinq personnes, nombreux toutefois sont ceux qui sont prêts à déroger aux traditions pour ne prendre aucun risque de santé.

«Tout le monde a peur de la grippe du poulet. Pour la première fois, peut-être que l'on ne va pas en manger pour le Têt ou, en tous les cas, beaucoup moins que d'habitude», reconnaît Nguyen Thi Nguyet Minh, fonctionnaire à Hanoï. Pour les milliers de Viet kieu ­ les Vietnamiens de l'étranger qui reviennent une fois l'an au pays natal pour le festival lunaire ­, la joie de retrouver leurs parents est quelque peu gâchée par l'atmosphère de morosité.

Virulent. Environ 2 millions de poulets, principalement dans la région du delta du Mékong, ont été infectés par le virus H5N1, une souche particulièrement virulente de la grippe aviaire, avec un taux de mortalité de pratiquement 100 %. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) n'a relevé jusqu'à présent aucun cas de transmission d'homme à homme ; une