Bangkok de notre correspondant
Après avoir nié pendant deux mois la présence de la grippe aviaire en Thaïlande, le gouvernement a reconnu que c'est bien cette maladie qui a tué des centaines de milliers de poulets depuis la fin novembre dans plusieurs provinces. Jusqu'à présent, le vice-ministre de l'Agriculture avait affirmé qu'une vague de bronchites combinée à une forme de choléra aviaire était responsable de l'hécatombe. La Thaïlande est aussi le deuxième pays d'Asie à confirmer des cas de contagion humaine : deux enfants, respectivement de six et sept ans, sont dans un état critique. Et le virus a tué cinq personnes, dont quatre enfants au Vietnam.
Selon un vétérinaire du ministère thaïlandais de l'Agriculture cité par le quotidien The Nation, le gouvernement a été informé de la présence de la grippe aviaire dès la fin novembre, mais aurait sciemment dissimulé la présence de la maladie afin d'éviter de voir s'effondrer les exportations de volailles qui rapportent 1,5 milliard d'euros annuellement au royaume. «(Les autorités) ont considéré que c'était mieux de cacher l'existence de la grippe aviaire, de manière à ce que les pays étrangers continuent à importer des poulets thaïlandais», explique ce médecin. En accord avec les principaux exportateurs de poulets, le gouvernement aurait voulu enrayer en douce l'épidémie par des abattages dans les zones touchées, sans alerter les pays acheteurs. Cette version est niée par le vice-ministre Newin Chidchob, homme clé de cette cris