Mexico de notre correspondant
Sur la côte Pacifique du sud du Mexique, les plages sublimes offrent, durant les nuits d'hiver, l'étonnant spectacle de la ponte des tortues marines, de l'éclosion des oeufs et de la mise à l'eau des petits. Mais, au matin, on tombe parfois sur des cadavres de tortues éventrées.
Début janvier, sur la plage de Petatlan, près de la station touristique d'Acapulco, 500 tortues luths et golfina ont été découvertes criblées de balles. L'affaire a provoqué, dans les médias et l'opinion mexicaine, une vraie prise de conscience.
Depuis plusieurs dizaines d'années, les tortues de mer sont menacées d'extinction par le braconnage, dans le Pacifique mexicain, comme dans l'océan Indien ou aux Caraïbes.
Les femelles luths, qui mesurent parfois 1,50 mètre et pèsent jusqu'à 500 kilos, ne seraient plus qu'une cinquantaine à venir pondre sur les côtes ouest du pays, selon le ministère de l'Environnement mexicain. Quant aux tortues laura, estimées à 10 000 il y a cinquante ans, elles ne seraient plus que 1 500. «Chaque année, ce sont des milliers voire des dizaines de milliers de tortues qui sont massacrées sur la côte Pacifique du Mexique et de l'Amérique centrale, note un écologiste français qui vit à Mexico. Les mesures de protection sont ridicules.»
La méthode des braconniers est bien connue : emporter la chair et les oeufs pour les vendre sur les marchés des villages ou à un intermédiaire dont le réseau peut s'étendre jusqu'à la capitale, Mexico. La chair de tortue