L'association internationale les Amis de la Terre a voulu relever un pari : calculer les émissions de CO2 et de méthane les principaux gaz à effet de serre retenus par le protocole de Kyoto du premier groupe pétrolier mondial sur cent vingt ans. Et les conclusions des deux études (1) commandées à des experts indépendants pour évaluer la contribution du groupe ExxonMobil au réchauffement climatique sont édifiantes. Depuis sa création en 1882 (sous le nom de Standard Oil Trust), le pétrolier a rejeté 20,3 milliards de tonnes de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, soit entre 4,7 et 5,3 % des émissions totales de CO2 dans le monde. Si l'on y ajoute le méthane, les émissions approchent les 21,5 milliards de tonnes équivalent carbone. Soit treize fois le montant des émissions annuelles des Etats-Unis. Ironie de la chose, les bénéfices que la compagnie a annoncés cette semaine s'élèvent à 21,5 milliards de dollars. Pour chaque tonne équivalent carbone qu'elle a rejetée dans l'atmosphère, ExxonMobil a gagné un dollar !
Mauvaise foi. La première étude a permis d'estimer le volume des émissions des deux gaz de la compagnie grâce à ses statistiques production et marketing (combustion du kérosène, de l'essence, du fuel, du brut lourd, des produits spéciaux, du gaz naturel et du charbon). La seconde a utilisé ces données pour les intégrer comme variables dans un modèle climatique (le Bern CC, néo-zélandais). 65 % de ces émissions ont eu lieu après 1971, date à laquelle une étude sur