L'Antarctique pourrait bien devoir affronter une fièvre de l'or. Car les appétits sont grands pour exploiter un étonnant filon... biologique les bactéries dites extrémophiles, capables d'endurer des conditions infernales. C'est, en tout cas, ce que laisse entendre un rapport rendu public lundi par l'Université des Nations unies.
Médicaments. Les «extrémophiles» découverts sous la glace antarctique fascinent biologistes et pharmaciens. 92 brevets sur des organismes provenant de l'Antarctique ont été déposés aux Etats-Unis, 62 en Europe. Curiosités biologiques, ces microbes pourraient, selon le rapport, conduire à «des médicaments nouveaux, des antibiotiques ou des composants industriels». La star de la calotte glaciaire est une protéine qui agit comme «antigel» naturel chez certains poissons. Découverte dans les années 70, elle a été synthétisée pour la première fois en 2001 par une université new-yorkaise. Et devrait être commercialisée, notamment pour empêcher la formation de cristaux dans les crèmes glacées, faciliter la congélation de tissus humains avant leur transplantation, etc. Problème : ces petits miracles de résistance se trouvent sur un territoire qui n'appartient à personne. Et si l'exploitation scientifique est possible, les textes concernant les applications commerciales des recherches restent flous.
Depuis 1959, l'Antarctique est administrée par un traité international. Réserve naturelle «consacrée à la paix et à la science», elle renferme un important patrimo