Stockholm de notre correspondant

«J'estime que le paraquat est un herbicide inacceptable qui n'a pas sa place dans le cadre d'une agriculture durable.» Lena Sommestad, la ministre suédoise de l'Agriculture, n'a pas mâché ses mots en annonçant jeudi que son gouvernement venait de décider de porter plainte auprès de la Cour européenne de justice contre la Commission européenne. Celle-ci a en effet décidé en octobre d'approuver l'utilisation d'herbicides contenant du paraquat, un poison violent responsable de très nombreux accidents en milieu agricole (Libération du 25 novembre 2003).

Utilisé en Europe dans les vignobles et les oliveraies (et dans les bananeraies des Antilles françaises), le paraquat est largement diffusé dans les pays du Sud pour «nettoyer» champs de caféiers, théiers et autres arbustes. Fabriqué par l'agrochimiste Syngenta, il est interdit en Suède depuis 1983, mais aussi en Autriche, en Finlande et au Danemark. Même si la Confédération des agriculteurs suédois a aussitôt déclaré qu'elle ne toucherait plus au paraquat, la Suède pourrait être obligée de le laisser revenir sur son territoire.

«Utiliser le paraquat fait courir à des milliers de gens le risque d'être blessé ou même de mourir, surtout dans les pays pauvres, où les gens ne peuvent pas se protéger, ou ne savent pas comment le faire, lorsqu'ils utilisent des herbicides, a critiqué la ministre. C'est l'un des produits chimiques les plus dangereux pour le système respiratoire.» «Avec cette décision, la Co