«Recherche très réduite», «déficit d'expertise», «professionnels peu concernés et peu compétents»... Voilà quelques-uns des constats peu réjouissants du rapport sur la santé et l'environnement remis hier au Premier ministre. Une commission de 22 experts a établi le diagnostic des impacts sanitaires des pollutions de l'air, de l'eau et des produits chimiques. Selon eux, le désintérêt et le manque de formation des professionnels de la santé, comme l'absence de culture de l'environnement en France, expliquent le retard pris dans le dépistage d'affections graves comme celles dues à l'amiante et au plomb. Pourtant, les produits chimiques présents dans l'environnement sont de plus en plus incriminés dans la multiplication de certains cancers et la croissance foudroyante des maladies allergiques et de l'asthme. Et les 22 experts jugent évitables les milliers de décès liés chaque année en France aux infections ou intoxications aiguës, aux conditions climatiques extrêmes et à la pollution.
La commission préconise trois axes d'action. D'abord la prévention : diminution des émissions polluantes des véhicules, alerte renforcée des populations en cas de pollution, grand froid ou canicule, réduction de l'exposition aux pesticides... Ensuite, l'information, en systématisant l'évaluation des risques sanitaires liés aux nuisances environnementales et professionnelles, et en développant la recherche dans ce domaine. Enfin, le développement d'une «culture de santé environnementale».
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