Le 11e congrès sur les rétrovirus, qui s'est achevé hier à San Francisco, est le grand rendez-vous médical de l'année sur le sida. Une rencontre centrée sur la recherche et les traitements avant la grand-messe de Bangkok, en juillet, où des milliers de participants se retrouveront pour aborder les questions médicales liées à l'épidémie, mais aussi les problèmes de l'accès aux soins. Le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon de Paris, fait le point sur ce qui s'est dit au congrès de San Francisco.
Y a-t-il eu de bonnes nouvelles lors de ce congrès ? Comme l'arrivée de nouvelles molécules pour lutter contre l'infection au VIH...
Des nouvelles molécules, il y en a. Mais cela ne change pas fondamentalement la donne. Aujourd'hui, l'infection au VIH est devenue, on le sait, une maladie chronique. La question principale reste : comment gérer au mieux la chronicité des traitements ? C'est-à-dire comment gérer sur le long terme les effets secondaires pour le patient, et comment réduire au maximum les mécanismes de résistance aux rétroviraux ?
Paradoxalement, le congrès de San Francisco a insisté sur la question des coinfections. En particulier sur ces patients qui sont touchés par le virus du sida, mais aussi par des hépatites. Situation grave. La publication de plusieurs cas d'études montre la grande fréquence de ces contaminations multiples. Ainsi, dans le groupe de patients «Euro sida», sur plus de 5 000 personnes touchées par le virus